PEUT-ON ÊTRE CAPITALISTE SANS LE SAVOIR ?

L’être humain consomme pour se sentir libéré et avoir l’impression de retrouver la maîtrise de sa vie et de ses désirs mais, en réalité c’est parce que l’être humain n’est pas libre qu’il surinvestit l’acte de consommation.
PEUT-ON ÊTRE CAPITALISTE SANS LE SAVOIR ?

Dans le secteur de la mode, les grands groupes industriels, en faisant croire aux consommateurs qu’ils sont individuellement importants pour eux, créent un lien de fidélité et un sentiment d’affection inconscient qui pousse à l’achat. Le cumul de ces achats a entraîné la création d’un oligopole mondial regroupé au sein d’une superpuissance de multinationales. En donnant du pouvoir aux groupes industriels, les citoyens s’empêchent de vouloir entreprendre par eux-mêmes. Les petits commerces ferment, les firmes se concentrent en s’achetant les unes les autres, et l’on entre dans un monde de hiérarchisation et de rentabilisation extrêmes.

La consommation est aussi un modificateur de notre référentiel à l’argent. Plus la société est axée sur la consommation, et plus l’argent devient central puisque nécessaire aux acquisitions. De plus en plus, on choisit son métier en fonction de ce qu’il rapporte. Aucun choix de vie n’est épargné. Pour preuve, cette étude réalisée par la Chapman University (Californie) qui révèle que le critère financier est essentiel dans le choix d’un partenaire pour 97 % des femmes et 74 % des hommes.

La consommation est devenue le critère central, au-delà des valeurs, des aspirations personnelles, des sensibilités et des talents. Une revendication politique principale, d’ailleurs fermement soutenue par les syndicats et les partis anticapitalistes, est le pouvoir d’achat. C’est pourtant ce même pouvoir d’achat qui nourrit le capitalisme sauvage et asservit ceux qui l’entretiennent, soit par leurs achats, soit en acceptant de travailler directement au cœur des multinationales qui exploitent, asservissent et détruisent.

L’être humain consomme pour se sentir libéré et avoir l’impression de retrouver la maîtrise de sa vie et de ses désirs mais, en réalité, c’est parce que l’être humain n’est pas libre qu’il surinvestit l’acte de consommation.

Le besoin d’acheter n’est pas un acte volontaire conscient puisqu’il est calculé et mis en équation par des chercheurs et des ordinateurs afin que l’être humain réponde aussi mécaniquement qu’une machine aux sollicitations du marketing. Les bonbons sont rouges parce qu’on sait que les enfants sont plus attirés par le rouge que par le noir. Les prix contiennent beaucoup de « 9 » parce qu’il est prouvé que le cerveau préfère voir un « 9 » qu’un « 8 ». Les musiques, qu’on trouve dans toutes les publicités et même maintenant dans certains journaux télévisés d’information, modifient les émotions liées aux perceptions… Une grande enseigne tient compte de centaines de paramètres pour que le client entre et achète le plus possible, rien n’est laissé au hasard, et surtout pas les images de gens ou d’animaux heureux, alors que les uns comme les autres sont les victimes d’un mode de consommation dicté par les groupes industriels pour multiplier les profits au détriment de leurs clients.

Aujourd’hui, on doit rentrer dans un autre monde de consommation et s’adapter à la décroissance des matières premières par une décroissance de la consommation.

Être au lieu d’Avoir.

AUCUN CHOIX DE VIE N’EST ÉPARGNÉ. POUR PREUVE, CETTE ÉTUDE RÉALISÉE PAR LA CHAPMAN UNIVERSITY (CALIFORNIE) QUI RÉVÈLE QUE LE CRITÈRE FINANCIER EST ESSENTIEL DANS LE CHOIX D’UN PARTENAIRE POUR 97 % DES FEMMES ET 74 % DES HOMMES.

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